Un lourd héritage
Le successeur de Guy Roux s’appelle donc Jacques Santini. En tandem avec Dominique Cuperly, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France devrait selon toute vraisemblance prolonger le travail effectué par Guy Roux depuis 44 ans à l’AJA.
Par Florian Egly
On l’avait un peu perdu de vue depuis son passage raté à Tottenham où il avait démissionné après quelques mois seulement. Jacques Santini reprend donc du service à Auxerre. Pas vraiment la destination attendue au départ. Mais l’annonce du retrait de Guy Roux au soir de la victoire en Coupe de France a accéléré les choses. «Tout est allé très vite. J’ai failli signer samedi matin dans un club étranger que je ne nommerai pas. En tout cas, je n’ai appris la retraite de Guy Roux que tardivement. Lorsque les médias l’ont annoncée, je regardais Nadal gagner son premier tournoi. Quand je l’ai su, j’ai voulu appeler Guy, mais le numéro de portable que j’avais n’était plus le bon. Gérard Bourgoin a devancé mon appel, lundi matin. Nous avons eu un entretien, puis Jean-Claude Hamel a souhaité me rencontrer», confiait ainsi le Franc-Comtois dans L’Yonne Républicaine.
Le profil recherché
A 53 ans, Jacques Santini a plutôt le profil de l’emploi. Né à Delle, dans le Territoire-de-Belfort, il arrive en Bourgogne en voisin et n’a pas la réputation de faire des vagues dans les clubs où il est passé. Il a également contribué à l’éclosion de certains jeunes à Toulouse, Lille, Saint-Etienne, Sochaux et Lyon. Et si le grand public est resté sur l’image de l’échec de l’équipe de France à l’Euro 2004, il n’aura perdu en tout que deux matches à la tête des Bleus en deux ans, juste après avoir apporté le premier titre de champion de France à l’Olympique Lyonnais. Toutefois, l’ombre de Guy Roux risque fortement de planer sur les épaules de l’ex-joueur des Verts lorsqu’il s’asseira pour la première fois sur le banc auxerrois. «Je suis très fier de le remplacer. C’est quelque chose d’important dans ma carrière. Et puis j’ai déjà connu cette situation avec Bernard Lacombe, à Lyon, ou encore Roger Lemerre, en équipe de France. J’ai vécu des successions plus difficiles, avec des équipes que l’on disait mal en point», nuance-t-il.
Premier match face à l’OL
Son premier match, il le disputera d’ailleurs contre une vieille connaissance puisque l’AJA affrontera l’Olympique Lyonnais pour le Trophée des Champions. «Je souhaite avant toute chose continuer le remarquable travail qui a été effectué dans ce club. Et puis, il y a un Trophée des Champions à gagner ! Nous le jouerons contre l’Olympique Lyonnais, mon ancien club. C’est peut-être un autre signe du destin…», déclare Santini. Son association avec son lieutenant Dominique Cuperly, qui l’avait accompagné auparavant à Lyon et Tottenham, devrait lui permettre de rapidement faire le tour du propriétaire, puisque ce dernier est un habitué de la maison. Cuperly a ainsi côtoyé Guy Roux pendant 23 ans, dix en tant que joueur et 13 en tant qu’adjoint !
Dans la continuité
Il ne faudra donc pas s’attendre à un grand chambardement du côté de l’AJA. D’une part, parce que le bureau de Guy Roux, qui occupera un poste de vice-président en charge du domaine sportif, ne sera pas très loin. Et d’autre part, parce que Jacques Santini n’a pas l’intention de bousculer un club à la forte tradition familiale. Seul Claude Barret, l’adjoint de Guy Roux, de toute façon en fin de contrat, devra faire ses valises alors que le préparateur physique et l’entraîneur des gardiens sont maintenus. Côté effectif, le nouveau coach n’a pas encore annoncé de noms qui pourraient rejoindre l’Yonne et devrait respecter les engagements des joueurs de l’AJA sous l’ère Guy Roux. «Nous avons, avec les dirigeants, trois axes de réflexion. Le premier concerne les deux ou trois joueurs qui souhaitent être prêtés ou partir, dont le sort sera rapidement fixé. Le deuxième porte sur les un ou deux autres qui sont libres, comme Radet. Enfin, il y a le cas de Kalou, qui souhaite partir. Bien sûr, j’ai envie de le garder. Quel entraîneur ne le souhaiterait pas ? Mais il faut trouver la meilleure solution pour tout le monde», a ainsi précisé le Franc-Comtois, qui ne devrait donc pas se mettre en travers d’un transfert de l’Ivoirien vers Paris.
Quant aux objectifs, ils seront sensiblement les mêmes que ceux qu’assignait Guy Roux avec sa légendaire prudence. Le maintien d’abord, avant de s’atteler aux places européennes. Avec une pensée particulière pour les Coupes, et notamment la Coupe de la Ligue, le seul trophée national qui manque au palmarès auxerrois. Autre mission : aller le plus loin possible en UEFA, et pourquoi pas, atteindre pour la première fois de son histoire le cap de la finale.